A la recherche du bonheur / Pursuit of happiness

Publié le par Laura Gara

Avez-vous déjà vu ce film avec Will Smith ? Je ne vais pas dire que c'est l'un des rares films qui m'ait faite pleurer, puisqu'il est assez facile de me dégoter une larme. Disons plutôt que c'est l'un des rares films qui me fait pleurer à chaque fois à l'exact même moment, et à la seconde près. Une expression facile de Will Smith et me voilà vulnérable. Mais qu'est ce qui me touche autant finalement durant cette scène ? Cela paraît invraisemblable, et pourtant, il s'agit du bonheur.

Tout le monde sait que le bonheur est un interminable débat qui existe depuis la nuit des temps. Je ne suis pas historienne, et pourtant, nous savons que pendant des siècles voire des millénaires, la question de le définir a été l'objet de pensées philosophiques, religieuses et rationnelles, avec toujours cette volonté inachevée de le trouver et de le qualifier. Quel est-il et pourquoi est-il si important ? Il est difficile de vivre sans ce dernier, mais il est à la fois également compliqué à accomplir. Pensez-vous que le bonheur soit quelque chose de conscient ?

Dans ma propre expérience, je dirais que le bonheur a un effet à retardement. En effet, quand je repense à quelque chose de mon passé, un souvenir plus ou moins lointain, une odeur ou une sensation liée à quelque chose d'heureux, je réalise enfin que c'était cela, le bonheur. En fait, le bonheur n'aurait de valeur que quand il est comparé à quelque chose de moins bien (selon ma théorie). Je vais donc vous poser une question tordue : « Si l'on est heureux toute sa vie de la même manière, alors l'est-on vraiment ? » Le bonheur est sans doute apparent quand il est comparé à la tristesse, et c'est pourquoi sa quête vers lui est longue, mais si intéressante à mener.

Pour tenter de qualifier le bonheur, il faut déjà réaliser qu'il est propre à chacun. Vous le saviez déjà ? Nous sommes alors bien avancés. Malheureusement, certaines personnes ne savent pas ce qui les rendent heureuses. Parfois, il suffit de perdre quelque chose pour se rendre compte de sa valeur. Mais essayons de ne pas en venir à ce point. Qu'est ce qui vous fait sourire, qui vous fait sentir léger, qui vous chatouille le ventre ? Qu'avez-vous peur de perdre par dessus tout ? L'effet éphémère du bonheur le rend plus joli, plus rare, et plus intense. Le souvenir de ce dernier le rend plus précieux. Nous avons tous des bonheurs différents mais à la fois, si on y pense vraiment, ils ont tous la même racine.

Le bonheur se construit avec l'amour, c'est une valeur sûre, et c'est la même chose pour tout le monde, j'en suis convaincue. Sans amour, il n'y a pas de bonheur. Si l'on a la chance d'avoir des personnes à aimer et qui nous aiment en retour, alors, nous sommes déjà sur le bon chemin. Dans la majorité de mon entourage, le bonheur se trouve dans la construction d'une famille, autrement dit le mariage, les enfants, et le foyer. Le travail et la stabilité leur amène une source de confort et stimule leur bonheur. Ces amis dont je parle sont mes plus proches « parents », qui me connaissent jusqu'au bout des doigts de pieds et dont je connais tout le passé et le présent. Alors pourquoi mon bonheur est-il si différent du leur ?

Mon bonheur, j'essaie de le cultiver chaque jour. Partir à l'aventure, commencer un projet, danser, rencontrer des gens, boire une bière accoudée au comptoir d'un pub irlandais, parler une autre langue, avoir quelques coups de cœur sur la route, et même rédiger un article, c'est ce qui contribue à mon bonheur. Et pourtant, les éternelles questions persistent : « Quand vas-tu te poser ? Rencontrer quelqu'un ? Te marier ? Faire des enfants ? Acheter une maison ? Avoir un vrai travail ? » Suis-je la seule à qui ces questions tordent l'estomac ? Je suis peut-être dans le déni de la vraie vie. Inutile de le cacher, je n'ai jamais vraiment voulu grandir. J'ai pour témoin à l'appui Monsieur Arnaud Louis, mon vieil ami, qui a un jour reporté certaines de mes paroles. Je suis sûre qu'il s'en souvient encore. J'avais à peine 7 ans, et pourtant, voilà que j'annonçais haut et fort : « Mais moi, toute façon, je veux jamais être une adulte ». 20 ans plus tard, il semblerait que je sois toujours fidèle à mes dires. Il n'est pas toujours facile de vivre dans une société de laquelle je m'exclue moi-même. C'est pourquoi, sur mon chemin de la conquête du bonheur, je rencontre des personnes aussi anticonformistes que moi. Puis, ces personnes disparaissent. Seriez-vous heureux avec une vie comme la mienne ? Vous ne sauriez pas où vous seriez dans 6 mois. Vous ne seriez pas dans l'attente que votre maison soit construite, ni engagé avec quelqu'un pour la vie. Il n'y aurait que vous et vos expériences, dans un terrain qui ne serait pas encore défini.

Mais la véritable question qui me turlupine est : « Serais-je heureuse avec une vie comme la vôtre ? » Encore une fois, j'ai une théorie. Si je n'avais pas connu cette vie présente, alors oui. Si je n'avais pas vécu ces expériences de vie, aussi égoïstes soient-elles, alors je serais heureuse de me satisfaire d'une vie posée. Mais une fois que l'on a touché à l'aventure, c'est un point de non retour.

Dernière partie de mes théories prétendues philosophiques et complètement injustifiées : Le bonheur se cultive et évolue. Ainsi, peut-être qu'un beau jour, une belle personne bien rangée deviendra assoiffée d'aventure et de découverte, laissera tout derrière elle pour se lancer dans un projet, un voyage, qui était pourtant inespéré avant ? A l'opposé, peut-être qu'un jour, je lirai cet article avec mon enfant sur les genoux, repensant à mes années folles, à mes aventures au Royaume-Uni, mes tentatives de faire du canoé, mes soirées intenses dans les Alpes, ma première sensation d'indépendance et mon premier mal du pays.

 

Si j'en arrive à cette vie, je veux que cela soit spontané, et pas parce que je me sens pressée par la société.

 

Mais si j'atteignais cette vie, sur quoi écrirais-je alors ?

A la recherche du bonheur / Pursuit of happiness

Have you ever seen this Will Smith movie? I am not going to say that it is one of the only movies that made me cry, because to be fair, it is quite easy to get emotion out of me. Let's say that it is one of the only movies that makes me cry every time at the exact same moment, precisely at the same second. One facial expression from Will Smith and this it it, I am vulnerable. But what touches me so much during this moment? It is unbelievable, but very true: Happiness.

Everybody knows that happiness is an eternal debate humans have been discussing about for centuries. I am not a historian, but we know that happiness has been a huge topic in philosophy, religion, or even rational thoughts. And there has always been this will to define it and find it. But why is happiness so important? It is hard to live without it, but at the same time complicated to accomplish. Do you think happiness is something conscious?

In my own experience, I would say happiness has a delayed effect. Indeed, when I think about something in my past, a more or less recent memory, a smell or a feeling linked with joy, then I finally realise that this was happiness. Maybe it makes more sense when it is compared to something less good? This is my theory anyway, it does not mean that it is right. I am going to ask you then a twisted question: “If you were happy your whole life exactly the same way, would you really be happy then?” Happiness is maybe more obvious when it is compared to sadness, and that is why our quest toward it is so long but so interesting to lead.

Attempting to define happiness is admitting that it is a very personal thing, specific to each. Did you already know? We are in a good position. Unfortunately, some people are not aware of what makes them happy. Sometimes, losing something or someone makes you realise how valuable it/she/he was. But let's try not to get to this point, shall we? What makes you smile, what makes you feel lighter, what gives you butterflies? What are you afraid of losing more than anything? The ephemeral side of happiness makes it more beautiful, more rare and more intense. And its memory makes it more precious. We all have a different way to be happy but at the same time, if we truly think about it, all those ways have the same roots.

Happiness exists thanks to love, it has to be, and it is true fact, I am convinced of it. Without love, there is no happiness. If you are lucky enough to have people to love and cherish in your life, and if those people love you back, then you already are on the good path. For most of my friends, happiness is there when you are building a family: marriage, children and a home. Having a stable work and a stable life brings warmth and comfort in their life, and that is what makes them happy. Those friends I am talking about are the closest people I know, they know me by heart, and I know all their past and present. So why is my happiness so different than theirs?

I am trying to grow my happiness every day. Going on an adventure, starting a new project, dancing, meeting random people, having a beer with my elbow on the counter of an Irish pub, speaking another language, having a crush sometimes and even writing an article, this is what makes me happy. But yet, I still have those eternal questions to answer all the time: “So when are you going to settle down? Meet someone? Get married? Having kids? Buy a house? Have a real job?” Am I the only one who feels my stomach go upside down when I hear those questions? Maybe I am in denial of the real life. I am not going to hide it, I have never really wanted to grow up. I have a witness for this story, he is called Arnaud Louis, very old friend of mine. One day, he reminded me what I said, and I am sure he still remembers it nowadays. I was only 7, but I was already making an announcement: “I never ever want to be an adult anyway”. 20 years later, I am still loyal to my words. It is not always easy to live in a society where I feel a bit excluded. This is why, in my pursuit of happiness, I can meet people as anti conformists as I am, before those people disappear again. Would you be happy with a life like mine? You would not know where you would be in 6 months. You would not be waiting for your new home to be built, or engaged with someone for life. There would be only you and your experiences, in a land you would not know yet.

But another question I am wondering is: “would I be happy with a life like yours?” Once again, I have got a theory. If I would not have known this life I am living now, then yes. If I would not have lived those experiences, as selfish as they are, then I would be happy with a settled life. But once you have tried a life more adventurous, there is no way you can go back to a formal one.

To conclude my not-totally-trustworthy philosophical theories I would add: happiness is something you need to cultivate and make grow every day. So maybe eventually, a person who was settled down will become totally adventurous and will want to discover new things. Maybe this person will leave everything behind a start a new project, a big new travel, even if it was unexpected before? On the other hand, maybe one day, I will read this article with my child on my lap, thinking about my crazy years, my adventures in the United-Kingdom, my unsuccessful trials to be better at canoeing, my intense parties in the Alps, my first independence feeling and my first home-sickness ever.

 

If I get to this point, I want it to be spontaneous, and not because I feel pressured by this society.

 

But if I reach this life one day, what would I write about then?

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