Runaway, baby

Publié le par Laura Gara

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J'ai été absente tout en étant ici, présente tout en étant là-bas. Mais que je sois d'ici ou d'ailleurs, peu importe, ici, je suis ailleurs, non ? N'est-ce pas ce que dit le proverbe ? 

Ah, tout s'éclaire. J'ai voyagé. A mi-temps, certes, mais j'ai voyagé. 

Après un torrent d'émotions en cette fin d'année irréelle en Irlande, je me suis retrouvée dans mon magnifique sud de France, où j'ai pû manger en terrasse en plein hiver, marcher en front de mer sans devenir un stalactite, apprécier chaque moment passé avec les gens que j'aime et qui m'aiment en retour. J'ai essayé de vivre l'équivalent d'une année en quelques mois. Bien sûr, le temps est Maître. On ne peut pas tricher avec lui. Mais avec tous ces éléments qui auraient dû contenter mon esprit capricieux, voilà que mon éternelle insatisfaction refît surface. Il me manquait quelque chose. J'avais pourtant tout pour me sentir bien. Mais une force inconnue tambourinait ma poitrine et me signalait incomplète.

Ca y est. J'avais compris. La maladie du voyage m'atteignait de nouveau. Malheureusement, je ne connaissais qu'une solution pour contrer cette attaque : céder

Ainsi, j'ai passé la moitié de mon temps à conquérir des territoires plus beaux et plus vert les uns que les autres. Je suis d'abord retournée à mes racines goudaïques, au pays des moulins à vent, des tulipes, des vélos fous, du fromage et... à quoi d'autre penses-tu ? Puis, je suis allée conquérir le sud britanique, où j'ai découvert des grandes villes qui ressemblaient à des quartiers délabrés de New-York. Et moi qui pensais que Belfast n'était pas si jolie. Je retire ce que j'ai dit. Mais dans ces avenues grises et dépourvues de charme à mon goût, il y avait toujours cette chose inébranlable : le sourire sur le visage des gens. Comment faites-vous pour être si heureux, même quand c'est si moche chez vous ? J'ai suivi la verdure jusqu'au Pays de Galles, qui m'a rappelé la chaleur irlandaise dans cette fraîcheur humide. Et; bien sûr, mon dernier voyage ne pouvait qu'être chez mon amant de toujours : l'Ecosse. Non, je ne suis pas infidèle à l'Irlande. Je ne peux pas l'être car ce pays représente trop de choses pour moi. Mon passage de l'enfance à l'âge adulte, mon émancipation, mon envie professionnelle. L'Irlande a été ma lumière céleste. Admettons le tout de même : l'Ecosse a tendance à rivaliser avec cette dernière, mais sans lui faire de l'ombre.  

L'autre fois, ma nièce a demandé d'un air agacé : "Mais Tata, pourquoi est-ce que tu pars tout le temps partout ?". Bonne question. Qu'est ce que je recherche au fond ? D'où vient ce besoin inévitable de partir tout le temps ? Est-ce que je fuis quelque chose, ou au contraire, est-ce-que je recherche quelque chose ? Peut être qu'il n'y a pas d'intérêt particulier. Quand tu pars, tu veux nourrir tes yeux, construire des souvenirs, sentir de nouvelles odeurs, rencontrer de nouvelles personnes, goûter de nouvelles saveurs, ouvrir ton esprit. Mais quand partir devient une obsession, peut-on alors dire que le voyage est pathologique ? Je vois pourtant plus cela comme une thérapie. Une façon de se retrouver soi-même, ailleurs. J'ai lu quelque part que le voyage était aussi le meilleur moyen de créer une nouvelle mélancolie sur des moments passés. 

J'ai rencontré des personnes absolument inspirantes durant ces voyages. Certains ont juste trinqué une fois avec moi, d'autres ont échangé un regard, tandis que j'ai connu un peu mieux certains autres. Si tu lis cet article, et que tu as croisé ma route durant un voyage, que tu as vu un rictus sur mon visage et fait pétiller mes yeux, ne serait-ce que pour une seconde, alors je te remercie. Les moments les plus anodins sont tellement plus intenses loin de chez soi et la moindre rencontre avec une personne constitue ma richesse d'aujourd'hui.

Aujourd'hui, me voilà millionaire. Pas sur mon compte, bien entendu. Je suis riche d'émotions. Et, c'est bien connu, plus on est riche, plus on veut l'être. 

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Those last months, I have been here and there at the same time. I have been travelling. Half-time travelling, but still.

After a huge stream of emotions at the end of my unreal Irish year, I landed in my South of France, where I could eat outside during winter, walk near the beach without becoming a stalactite, enjoy every moment with the people I love and love me back. I have tried to live for one year in a few months. Of course, time is the Master. You can't play with it. With everything I had, my capricious mind should have been satisfied. Not at all. My eternal dissatisfaction came back. There was something missing. I had everything to feel good, but still. Some unknown feeling was drumming in my chest and made me feel incomplete.

I finally got it. The travelling disease was hitting me again. Unfortunately, the only cure I knew was... to surrender.

Then, I spent the half of my time conquering beautiful and green territories. First, I went back to my Goudaland, to the windmills, tulip, crazy bikes, cheese (and... what else are you thinking, you rascal?) country. Then, I went to the British South, where I discovered big cities. They looked like some weird quarters of New York. I can't believe that I said Belfast was not that pretty. I regret what I said. But those grey and charmless (in my opinion) avenues where always keeping something really precious: the smile on people's face. How can you be so happy when your hometown is quite ugly like this? Then I followed the greenery until Wales, that reminded me of the Irish warmth, the wet freshness. And of course, my last trip had to be my hidden paramour : Scotland. No, I am not unfaithful to Ireland. I can't be. This country means too much for me: my way from childhood to adulthood, my emancipation, my professional wishes. Ireland was my celestial light, Let's admit however that Scotland tends to compete with Ireland, without putting my favourite country in the shadow.

Last time, my niece asked me with an annoyed air “Auntie, why are you always going everywhere?” Good question. What am I looking for, in the end? Where does this need to leave come from? Am I running away from something, or on the contrary, am I looking for something? Maybe there is no specific interest. When you are leaving, you want to feed your eyes, build your memories, smell new odors, meet new people, taste new flavors, open your mind. But when travelling becomes an obsession, can we say it's a sickness? I see it more as a therapy. A way to find yourself, somewhere else. I have read somewhere that travelling is the best way to have the spleen of the past and to build melancholy.

I have met inspiring people during my trips. Some just drank once with me, others gave me one look, some knew me a little bit better. Anyway, if you're reading this article and if you crossed my way during a trip, if you saw once a smile on my face or my eyes shining, even for one second, then I am thanking you. The most random moments are much more intense abroad and far from home, and meeting people is what built my current wealth.

Today, I am a billionaire. Not with money, of course. But I am emotionally rich. And we know that: if you are rich, you will always look for being richer, no matter what it takes.

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K
great stuff Laura. very meaningful stuff - i love your last sentence
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L
Kenny! Thank you so much for you comment! I'm glad you liked it :) and I am happy you're reading my articles, that's an honor for me! <br /> I hope to see all the Greenhill citizens soon!
K
sorry - my comment looks like something from google translate, but you get the drift :)